Qu'est-ce qu'être jeune, en France, en 2012 ? C'est-à-dire dans un pays où, à 40 ans, si par bonheur ils sont encore vivants et en ont les moyens, la caution bancaire de ses parents demeure souvent bienvenue, voire impérative, pour louer un appartement ? La jeunesse n'est pas qu'une question d'âge. Plutôt un état de minorité perpétuelle qu'une société réserve à certains des siens, pourtant majeurs. Autant de citoyens qui piétinent, après les stages, les petits boulots, les CDD, pour entrer pleinement dans la vie active. Pour s'assumer comme individus autonomes, financièrement bien sûr, mais aussi ontologiquement. La France, qui bat des records de natalité en Europe, entretient paradoxalement un rapport tordu à sa jeunesse – à laquelle elle n'a jamais su faire de place, la crise économique aggravant des phénomènes anciens. D'où l'enquête et les reportages de Libération pour essayer de comprendre à quoi pense cette jeunesse, quel rapport elle entretient à une société qui se détourne d'elle, quel rôle elle s'imagine tenir dans l'avenir. Quelle relation, aussi, elle entretient avec la politique, à quelques semaines d'échéances électorales cruciales. Il faut reconnaître à François Hollande le mérite d'avoir fait de la question des âges de la vie, bien avant le début de la primaire socialiste, un axe fort de sa campagne. En pariant sur le fait que les jeunes et les anciens ont un destin commun. Première prise de conscience, première tentative de réappropriation d'une ques
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