C'est en tant qu'ancien responsable des jeunes balladuriens, en 1995, que Jean-Charles Brisard apparaît dans le dossier Karachi. Convoqué le 18 octobre dernier, il répond aux questions des enquêteurs. Il leur explique que non, à son avis, les millions de francs déposés en liquide sur les comptes de campagne du candidat ne viennent pas de la vente de tee-shirts et de gadgets. Rappelons que les enquêteurs cherchent à savoir s'il s'agit d'argent issu de rétrocommissions sur des contrats d'armement. Mais Brisard ne s'arrête pas là. Il leur apporte également des informations. Ce spécialiste du renseignement, aujourd'hui à la tête d'une société privée, leur livre certaines de ses notes. Sur l'une d'elle, figurent les numéros d'un compte au Crédit suisse de Genève. Le nom de la bénéficiaire : «Isabelle Copé», soit la sœur de Jean-François. Brisard indique aux enquêteurs que le compte était en fait pour «Jean-François Copé» et «lui servirait de compte de passage.» Brisard note également, en 1995 : «Remise d'espèces par Brice Hortefeux pour la campagne.» Il détaille enfin aux policiers qu'une somme d'argent avait été donnée par Ziad Takieddine à Copé pour financer des travaux dans son appartement. Accusations démenties en bloc par Copé.
Spécialisé dans le terrorisme islamiste - il a travaillé pour certains avocats des victimes du 11-Septembre, écrit sur les réseaux financiers d'Oussama Ben Laden… - Brisard s'est depuis en partie rétracté, accusant l