Dans son grand discours du Bourget, le 22 janvier, François Hollande avait mis en garde : «Présider la République, c'est être impitoyable avec la corruption, et malheur aux élus qui y succomberont.» Pour la gauche majoritaire au Sénat, les travaux pratiques commencent demain avec une décision attendue sur la demande de levée d'immunité parlementaire de deux des siens, mis en cause depuis plusieurs mois dans des affaires judiciaires. Il s'agit des sénateurs PS et apparentés Jean-Noël Guérini (Bouches-du-Rhône) et Robert Navarro (Hérault). Les demandes de levées d'immunité ont été formulées par la chancellerie et transmises au bureau du Sénat le 27 février.
La droite est en embuscade. Pour pouvoir attaquer le candidat Hollande sur son supposé double discours, les amis de Nicolas Sarkozy espèrent que le bureau du Sénat - où la gauche est majoritaire - refusera la demande de la chancellerie… Hier, le PS était en ébullition avec ce dossier à hauts risques politiques pour son candidat. Des proches de Martine Aubry s’inquiétaient d’un éventuel verrouillage du vote en sous main par le président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, et le patron du groupe PS, François Rebsamen, pour protéger les deux sénateurs mis en cause.
Ces soupçons ne sont pas forcément infondés, en particulier pour le cas de Navarro visé par un dossier d’abus de confiance à la suite d’une plainte du PS. Proche de François Hollande, dont il était membre de l’équipe de campagne durant la primaire, le sénat