Le 15 mars marque une échéance importante dans le déroulement de l'année, regardée avec ambivalence, selon la situation des Français. Pour bon nombre d'entre eux, cette date représente le début des beaux jours, l'arrivée du printemps et des journées qui rallongent. Pour d'autres, certes une minorité, mais une minorité qui ne cesse d'enfler d'année en année, cette échéance est une menace, elle sonne le glas, elle tranche comme la lame de l'échafaud. Elle vient clore la période de la trêve hivernale.
Non pas que les Français modestes n'assument pas leurs responsabilités ou s'enterrent dans l'assistanat comme le laisse honteusement penser le candidat-sortant, mais pour beaucoup d'entre eux, chaque mois est vécu comme un nouveau supplice, la difficulté à joindre les deux bouts se fait toujours plus forte et payer son loyer devient un calvaire. Tout augmente, la vie est toujours plus chère, la hausse du pouvoir d'achat, promesse d'un président à la déroute, relève de l'illusion.
Et pourtant il faut résister. Résister pour éviter l'indignité d'être mis dehors. Résister car la première des dignités humaines, c'est encore de se loger. Résister car rechercher un loyer plus modeste constitue purement et simplement une chimère car entre 2000 et 2010 les loyers à la relocation ont augmenté de 47% ! Résister enfin, parce que la politique de ce gouvernement en faveur de l'offre de logement et du logement dit social s'est réduite à une peau de chagrin. La Fondation Abbé