La majorité attendait cela depuis le début du mois de février. Hier matin, aux aurores, il est arrivé comme un messie : le croisement des courbes des intentions de vote. Depuis hier matin, un sondage (Ifop-Europe 1) donne enfin Nicolas Sarkozy en tête au premier tour, crédité de 28,5 % d'intentions de vote (+1,5 point) contre 27 % à François Hollande (- 1,5). Immédiatement, Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole du candidat de l'UMP, perçoit «l'affolement» dans le camp socialiste. «C'est un choc psychologique», veut croire un membre de l'équipe de campagne.
«Ecume». En marge de sa visite dans l'usine Safran de Fougères (Ille-et-Vilaine), Nicolas Sarkozy a pourtant hier surjoué l'indifférence. Un sondage ? «Quel sondage ?», a-t-il badiné. Non, le candidat ne s'abaissera pas à commenter «l'écume» de l'actualité. Il sent monter dans le pays un appétit pour «les propositions innovantes» : «Vous n'imaginez pas la disponibilité des Français pour les idées nouvelles», s'enthousiasme-t-il. Il croit à la «lucidité des Français» et prédit qu'ils ne se laisseront pas berner par ceux qui esquivent le débat et disent des choses «qu'ils ne feront pas». Sur l'Europe, comme sur l'immigration, il met Hollande au défi de «dire ce qu'il veut».
En tout cas, au QG du président sortant, on veut y voir «la validation de la stratégie de campagne». Comprendre le violent virage droitier, négo