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Libération

Avec François Bayrou, un diagnostic hexagonal

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Modem . Le candidat centriste à l’Elysée est revenu sur l’ensemble de son programme, hier, martelant son slogan : «la France solidaire».
publié le 15 mars 2012 à 0h00

Trois couleurs - bleu turquoise du mur, rose moiré de la cravate, orange centriste du pupitre. Conférence de presse de Bayrou à l'occasion de la parution de son livre-programme, au titre-slogan : la France solidaire.

Une foule de journalistes, de photographes, de micros et de caméras, c'est que l'enjeu doit être important, c'est que sans doute des annonces seront faites. Bayrou dégaine : «Cette élection est aujourd'hui, pour les Français, exaspérante.» Va-t-il m'exaspérer ? C'est plutôt une brume d'ennui et de torpeur qui envahit doucement la salle. Ça tweete à mort, ça envoie des textos, les écrans de poche des journalistes crépitent à mesure que le candidat du Modem laisse filtrer son discours sans aspérités ni mauvaises pensées, discours connu sur le «produire français», le redressement des finances publiques, la réforme du temps scolaire, la moralisation de la vie publique. Dans la première partie de cette rencontre, il s'agit de rappeler les grandes lignes du programme, et de réaffirmer sa différence avec les autres candidats, ceux qui soutiennent que les causes de la crise française sont extérieures, indépendantes de notre volonté : la faute à l'Europe, aux banques, aux immigrés, à pas de chance. Le diagnostic de Bayrou est hexagonal : la responsabilité est strictement nationale, tout est de notre faute. Nous pouvons donc réparer nos propres erreurs, voilà la bonne nouvelle. On ne peut évidemment pas soupçonner Bayrou de lepénisme et de nationalisme ha