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Libération

Chevènement rallie Hollande, à son prix

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Transfert . L’ex-candidat a négocié neuf circonscriptions avec les socialistes pour son soutien.
par Bernard QUIRINY
publié le 15 mars 2012 à 0h00

Neuf circonscriptions dont quatre à six gagnables, quelques transfuges du MRC (Mouvement républicain et citoyen) à caser dans l'équipe de campagne et l'obligation d'acquiescer poliment à des harangues sur le déclassement de la France et la réorientation nécessaire de l'Europe : c'est le prix payé par François Hollande pour le ralliement de Jean-Pierre Chevènement, officialisé mardi sur TF1 et confirmé hier en conférence de presse. Retiré de la course depuis le 1er février, Chevènement, un temps courtisé par les troupes de Jean-Luc Mélenchon, a déclaré apporter un «soutien ferme» et «sans démagogie» au candidat socialiste, le mieux à même selon lui de «rassembler toutes les forces de la France».

Peser. Rassembler toutes les forces, on ne sait pas, mais après l'accord avec les écologistes en novembre, il est clair que Hollande a déjà la force de tout rassembler, ce qui est un début. L'intéressé l'a d'ailleurs répété : «J'ai toujours voulu rassembler»,«j'additionne, je ne retranche pas», etc. Les sympathisants du président d'honneur du MRC regarderont sans doute avec mélancolie son retour dans les écuries socialistes, en se demandant s'il aura les moyens de peser sur le cours des choses. A défaut, il bénéficiera au moins d'une tribune pour critiquer les politiques d'austérité et le rôle insuffisant de la Banque centrale européenne, entre autres. Tactiquement, c'est habile : faute d'être entendu pour lui-mêm