Menu
Libération

Europe : le casse-muraille

Article réservé aux abonnés
Contrairement aux volontés affichées de [l’Ui], la gauche rêve d’une Union plus démocratique et ouverte.
par Vincent Message
publié le 15 mars 2012 à 0h00

Au cirque de Villepinte, on a assisté ce week-end à un nouvel exercice de transformisme. On a beau avoir pris l’habitude, il y a quelque chose d’ahurissant à voir le candidat de l’Europe libérale, champion du moins-disant social lors de 16 sommets européens consécutifs, revêtir en un tournemain l’uniforme du garde-frontière frontiste, en jetant au passage un ultimatum de mauvais goût à nos partenaires européens, qui n’ont pas beaucoup apprécié. Obstinée à brosser dans le sens du poil ceux qui se sentent le plus fragilisés par la crise, la droite UMP semble faire le pari que le vieillissement démographique de la France s’accompagne d’une sorte de vieillissement cérébral. Elle nous promet une France forte de ses petits vieux et de ses jeunes frileux, soudés par une culture de l’entre-soi et par la peur de l’autre.

Humiliation. Proposer de rétablir des contrôles aux frontières de l'Hexagone, c'est compromettre une liberté de circulation qui fait partie de ce que l'Europe nous a apporté de meilleur et surtout de plus concret. On fait ses courses de l'autre côté du pont, on prend le train ou l'avion pour un week-end dans n'importe quelle capitale sans se préoccuper de visas, sans craindre des contrôles au faciès.

Au centre et à gauche, ces déclarations à l'emporte-pièce font bondir. Pour l'eurodéputée (Modem) Sylvie Goulard, il y aurait une forme terrible d'«inversion intellectuelle» à revenir sur cette liberté sous prétexte qu'elle ne profite pas encore à