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Libération

Jean-Luc Mélenchon, l’envie devant soi

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Le républicanisme combatif du candidat Front de gauche séduit.
publié le 15 mars 2012 à 0h00

Si vous nous empêchez de rêver, nous vous empêcherons de dormir. Ce beau mot d'ordre des indignés espagnols, Jean-Luc Mélenchon (lire aussi Portrait, p.32), œil bleu, écharpe rouge, sourire malicieux et l'air plus jeune qu'il y a dix ans, en fait tous les jours le commentaire et l'illustration.

Nous réveillons la Révolution, dit-il. Nous réveillons les Lumières. Reprenons la Bastille. Marchons.

Et il y aura du monde, dimanche, sur le boulevard. Comme autrefois : au beau métingue du métropolitain.

Avec lui, l'Histoire se remet en branle, elle est convoquée à chaque prise de parole : l'Histoire qui avance, l'Histoire qui est à écrire, l'Histoire avec ses flots de paroles, ses flots de manifestants, les souffles mêlés. Les chants. La Marseillaise et l'Internationale mêlées. L'énergie et la fierté enfin. Alors chaque fois que je lis dans le programme télé que ce soir il y a Mélenchon, je suis devant mon poste. J'ai remarqué que je n'étais pas la seule. Il a battu tous les records d'audience à l'émission Des paroles et des actes.

J'écoute. Je compte les points. Mon moral remonte. Mon sourire revient. Il fait moins sombre, on peut gagner. On va en finir avec toutes ces années d'humiliations, toutes ces années où s'est confirmé le fait que les actionnaires sont tout et les gens rien. Un monde où l'individu est superflu. Elle est presque derrière nous déjà cette maudite politique du chiffre. Vieux en trop, jeunes en trop. Depuis des lustres, on se sen