Dans la caravane écolo, Eva Joly occupe la place du mort : le (la) candidat(e) à la présidentielle. On a customisé sa voiture anticorruption, on l'a bourrée d'excitants, on a enlevé le pare-brise, on lui a offert un volant en plastique, on l'a maquillée, coiffée, on lui a offert des lunettes fluorescentes, sur la carte on lui a montré une catastrophe nucléaire, une crise financière, et on l'a lancée dans la Ve République, pied sur le champignon. Une autoroute pleine de grosses cylindrées qui s'enfuient à la vitesse de la lumière.
Comme toujours, le parti en sortira plus petit et plus pauvre qu'il n'y était entré. Et si la présidentielle permettait aux Verts de se purger périodiquement de leurs leaders, sur un autel aussi efficace qu'une guillotine ? Cela pourrait expliquer l'obstination de ces danseurs de jazz à participer à un grand prix de Formule 1 qui tache et pollue. Peur de disparaître ? Aucune corrélation entre les résultats aux présidentielles et aux autres élections. 2% ici, 16% là. Même les rats évitent les zones électrifiées. Eva est l'Eve nouvelle, l'envoyée du futur. Un jour, nous serons tous comme elle : ridés, vieux, justes, femmes ou acquis aux valeurs féminines, métis, teigneux et infatigables. C'est la candidate rêvée de la VIIe République. Mais la Ve veut du lisse, du quinqua, de l'escroc, du mâle, du français dans le triple langage. A chaque rencontre entre «un homme et un peuple», elle pose un lapin. Elle ne sait