Il y a un mystère Bayrou. Sondage après sondage, le président du Modem apparaît comme le candidat à l’élection présidentielle le plus populaire, celui dont la personnalité est la plus respectée et même celui à qui les Français souhaitent le plus d’influence possible. Simultanément, les intentions de vote en faveur de François Bayrou restent en moyenne stabilisées autour de 13%, un score certes honorable mais qui ne le situe qu’à la quatrième place, derrière François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Il y a un décalage manifeste entre la popularité de François Bayrou et ses perspectives électorales, comme s’il appartenait, à l’instar de Simone Veil ou de Michel Rocard, à cette catégorie atypique de personnalités politiques dont les citoyens pensent le plus grand bien mais qu’ils ne voient pas au palais de l’Elysée.
François Bayrou est naturellement persuadé du contraire. Il croit en son destin, il croit en son étoile, il se sent prêt pour devenir chef de l’Etat et il espère de toutes ses forces que cette troisième tentative sera la bonne, qu’après avoir obtenu 7% des voix en 2002 et 18,5% des suffrages en 2007, il se qualifiera cette fois-ci pour le second tour. Sa stratégie, il le proclame d’ailleurs en public, est de distancer Nicolas Sarkozy au premier tour et de battre François Hollande au second tour. A cinq semaines seulement du 22 avril, la réalité ne semble pourtant pas correspondre à ses espérances. Certes, à partir de la semaine prochaine la réglementation