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Libération

Buisson, l’hémisphère déviant de Sarkozy

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publié le 16 mars 2012 à 0h00

En 2007, Nicolas Sarkozy disait de lui : «Il est l'hémisphère droit de mon cerveau.» En 2012, le conseiller Patrick Buisson a colonisé la totalité de la boîte crânienne sarkozyste. Après avoir oscillé des mois durant entre différentes stratégies de campagne, le candidat UMP a choisi de placer tout entier son sort électoral entre les mains d'un homme d'extrême droite. La ligne est tracée. Le chef de l'Etat la suit sans états d'âme. Les ennemis de la France sont partout : chômeurs faudeurs, immigrés trop nombreux et mangeurs de halal, «technocrates» européens ouvreurs de frontières et suppôts des produits chinois…

La machine Buisson turbine au nom du peuple et contre les «élites». Sa rengaine, bien connue depuis les ligues des années 30, a été ripolinée avec les mots du storytelling et du charabia sondagier. L'ex-directeur du journal d'extrême droite Minute et thuriféraire de la famille Le Pen fait forte impression dans les salons de l'Elysée quand il manie l'histoire, les sciences politiques et les études d'opinion pour tracer le chemin de la victoire. «Transfrontiérisme», «déferlante migratoire», «identité nationale», dit-il dans un entretien au Monde en déroulant une rhétorique charpentée pour étayer ses prédictions fantasmagoriques.

Buisson fait partie de ces personnages dont raffolent les gouvernants en perdition. Ils rassurent en les installant au cœur de la grande Histoire. Ont des solutions pour tout. Et tiennent la tranchée q