«Lui au moins, on comprend quand il parle.» A chaque meeting de Jean-Luc Mélenchon, on entend la même phrase. Vu à la télé ou sur ses affiches rouges, le candidat du Front de gauche joue à guichets fermés. Dimanche, il devrait réunir au moins 30 000 personnes à la Bastille. Une «marche pour la VIe République» de la place de la Nation jusqu'au lieu symbole des soirs de victoire de la gauche. Mélenchon doit y prononcer un discours sur le «changement de régime» (lire page 6).
Depuis le lancement, fin juin, de sa campagne, place Stalingrad à Paris, Mélenchon attire. Que ce soit pour ses discours ou pour donner le coup de main militant. Il a passé la barre des 10% dans les sondages et séduit désormais au-delà de l'électorat traditionnel du Front de gauche (6% à 8% depuis les européennes de 2009). «Nous construisons une force politique. Elle se discipline. Elle acquiert des réflexes, une culture commune, explique le candidat. Notre horizon ne s'applique pas à une ou deux élections.» En 2012, Mélenchon ravive les braises d'une gauche qui a dit non en 2005 au traité européen.
Des communistes enfin séduits
Il y a encore un an, la candidature Mélenchon suscitait, dans les sections PCF, méfiance ou résignation. Aujourd'hui, «l'engouement des communistes pour le candidat est sans réserve, jure Pierre Laurent, chef du PCF. Même les plus rétifs au départ sont enthousiasmés et mobilisés.» Dans