En montant sur scène, dimanche place de la Bastille, Jean-Luc Mélenchon aura un regard particulier, à sa gauche, vers le faubourg Saint-Antoine. «A 100 mètres à vol d'oiseau, se trouvait la brasserie de Santerre, rappelle-t-il tout sourire. Je boucle la boucle.»
Quand il était jeune étudiant trotskiste-lambertiste à Besançon dans les années 70, le candidat du Front de gauche avait choisi comme blaze (pseudonyme) le nom d'Antoine-Joseph Santerre. Le 14 juillet 1789, ce brasseur parisien fut de ceux qui prirent la Bastille. Mélenchon se nourrit de symboles. Sa prise de la Bastille en est un. Faire un discours le jour anniversaire du soulèvement de la Commune de Paris en est un autre. Commandant de la garde nationale, Antoine-Joseph Santerre a œuvré à la fin à l'Ancien Régime en conduisant Louis XVI à l'échafaud. Mélenchon, lui, se rêve en «dernier président de la Ve République», convoquant une Constituante sur le modèle des «révolutions citoyennes» d'Amérique du Sud, et veut «en finir en France avec la monarchie quinquennale républicaine».
«Joyeux». Mais dimanche, ce n'est pas un peuple en armes qui investira les deux kilomètres de parcours entre les places de la Nation et de la Bastille. Cette «répétition générale» d'«une insurrection dont le rendez-vous opérationnel est le vote à l'élection présidentielle», comme Mélenchon qualifie l'événement, doit prendre les allures d'un «rassembl