En nous exprimant publiquement, nous avons conscience du caractère inhabituel de notre démarche. Hauts fonctionnaires du ministère de l'éducation nationale, nous avons le souci de respecter un strict devoir de réserve et d'être parfaitement loyaux à l'égard du ministre, quel qu'il soit. Mais, aujourd'hui, nous estimons que nous avons un devoir de loyauté et de vérité plus grand encore à l'égard des citoyens. A nos concitoyens, et tout particulièrement à nos concitoyens des milieux populaires qui sont les grandes victimes de la politique éducative conduite depuis 2007, nous pensons qu'il est de notre devoir de dire la vérité sur la situation de l'éducation nationale. En dénonçant les risques de la politique actuelle nous voulons en particulier rester fidèles au message humaniste de Jean Zay, ce grand ministre du Front populaire qui est pour nous une référence irremplaçable.
Les problèmes rencontrés par notre école sont profonds et ne datent pas de 2007 ou même de 2002. Le souci bien-fondé des dépenses publiques ne doit cependant pas faire oublier la saignée sans précédent que vient de subir notre école : 77000 postes supprimés entre 2007 et 2012, de l'ordre d'un enseignant sur dix. Partout, des fermetures de classe, des problèmes de remplacement, des manques de personnels d'encadrement éducatif, des suppressions de personnels dans les services académiques, partout un besoin urgent de personnels sociaux et de santé, partout des classes pléthoriques dont la taille nuit à la réus