Sur le fil. Reconnaître le succès de la mobilisation mais lui dénier toute efficacité électorale. Le tout sans prononcer de mots qui fâchent trop. En éléments de langage socialistes, la prise de la Bastille par Jean-Luc Mélenchon dimanche ça donne : «Je me réjouis chaque fois que la gauche est forte» (Manuel Valls sur RTL) et «que la gauche soit en forme est une bonne nouvelle» (Benoît Hamon sur France Inter).
Derrière ces déclarations de bonnes intentions pointe une riposte moins amène et clairement électoraliste. «Il y a une volonté qui doit s'imposer : la colère ne suffit pas, a expliqué le dircom Emmanuel Valls. Elle est présente, mais le rôle du Parti socialiste c'est de faire qu'elle se transforme en actes. Il ne suffit pas de crier, il faut gouverner.» Une réponse directe à Mélenchon qui a emprunté à Jules Vallès le titre de son journal révolutionnaire de la fin du XIXe siècle pour lancer dimanche : «Nous sommes le cri du peuple.»
«Vote efficace»
Sur France Info, François Hollande s'est posé en réceptacle de cette «colère». Le candidat socialiste à l'Elysée compte sur la «responsabilité» des électeurs de gauche dès le premier tour mais joue sur les mots. Le «vote utile», comme l'a remarqué Sarkozy aux dépens de Hollande la semaine dernière, c'est un argument dans l