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Interview

Delphine Batho : «Le Parti socialiste reste la colonne vertébrale de la gauche»

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Porte-parole de François Hollande, Delphine Batho prône le rassemblement dès le premier tour :
publié le 19 mars 2012 à 0h00

Delphine Batho a été membre du courant de Jean-Luc Mélenchon au sein du PS. Aujourd’hui porte-parole de campagne de François Hollande, la députée des Deux-Sèvres analyse la poussée du Front de gauche.

Diriez-vous, comme Pierre Laurent, que le centre de gravité de la campagne à gauche, c’est désormais Mélenchon ?

Non. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il y a une poussée de la gauche face à la crise et contre Nicolas Sarkozy. C’est positif, et la bonne santé de la gauche, c’est d’abord la force et la solidité de François Hollande. Le Parti socialiste reste la colonne vertébrale de la gauche. Jean-Luc Mélenchon n’attire pas à lui des électeurs socialistes, mais il occupe un espace à gauche de la gauche en concentrant sur son nom des suffrages qui, dans d’autres élections, pouvaient se disperser sur plusieurs candidatures.

Les sondages de Jean-Luc Mélenchon inquiètent les socialistes ?

Pourquoi faudrait-il s’en inquiéter ? Il faut que la gauche soit la plus forte possible. Mais plus François Hollande est haut au premier tour, plus l’ensemble de la gauche, dans toutes ses composantes, peut espérer la victoire.

La mobilisation place de la Bastille vous a-t-elle étonnée ?

Ce n’est pas vraiment une surprise. On connaît la capacité de mobilisation, notamment du Parti communiste.

C’est une bonne chose pour la gauche ? La bonne chose pour la gauche, ce sera de battre la droite le 6 mai et de réussir le changement.
Qu’avez-vous pensé du discours de Jean-Luc Mélenchon ?

Il m’a semblé qu’il s’inscrivait dans une dynamique globale, que sa logique était d’apporter sa pierre à la victoire de la gauche.

Ses attaques contre Hollande semblent avoir été mises en veilleuse. Il y a des messages qui ont été passés ?

Ce n’est pas à nous de donner aux autres candidats la marche à suivre dans leur campagne. L’électorat de gauche veut la victoire, il y a une exigence de rassemblement. Tout ce qui ne s’inscrit pas dans cette perspective collective est rejeté. Mélenchon l’a compris. Son seul reproche porte sur notre volonté de réduire la