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Libération

Hollande dans toutes les têtes

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Dans le cortège, le socialiste faisait souvent figure de candidat par défaut. Mais le souvenir du 21 avril reste vif.
publié le 19 mars 2012 à 0h00

A lui tout seul, Patrick résume le dilemme des électeurs de gauche, coincés entre l'envie de voter Mélenchon et la tentation du «vote utile». Venu «en voisin» place de la Bastille, il est désormais certain de voter pour François Hollande au premier tour mais dit tout le bien qu'il pense du candidat du Front de gauche : «Ce qui se passe ici est très important pour la gauche, pour la suite. Hollande est obligé de le prendre en compte.» La conséquence, pour lui, ce serait de voir Mélenchon au gouvernement «et pourquoi pas Premier ministre» si le socialiste l'emporte le 6 mai.

Hollande, soupire Olivier, «c'est pas vraiment la gauche rêvée», mais il votera pourtant pour lui dès le premier tour à cause du «traumatisme du 21 avril». A côté de lui, sa fille Camille se dit, en revanche, «trop jeune pour voter utile». Pour son premier devoir électoral, l'étudiante en hypokhâgne choisira Mélenchon «parce que l'utopie, l'égalité, la fraternité, ça nous parle».

Sous la colonne de la Bastille où la fête bat son plein, Marion raconte que «Hollande n'arrive jamais à ces niveaux de ferveur. Il y a quelque chose ici qu'il n'y avait pas au Bourget», où l'étudiante est allée écouter le socialiste fin janvier. Malgré ce constat, elle votera Hollande aux deux tours. «Le 21 avril, c'est mon premier souvenir politique. Ça marque», dit-elle, certaine d'être imitée par un grand nombre de ses proches. Parce que