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Libération
TRIBUNE

Qui sème la misère, récolte la colère.

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par Willy Pelletier, Alain Krivine, Membre de la direction du NPA et Sandra Demarcq, Membre de la direction du NPA
publié le 19 mars 2012 à 0h00

Le 1er mars, Nicolas Sarkozy, en visite à Bayonne, a été hué, rien n'a été détruit. Mais au 20 heures de TF1, Philippe Poutou fut sommé de dénoncer ces «violences». Il a refusé et il a eu raison. Car les violences sont ailleurs. Elles sont invisibles, dissimulées, quoique vécues au quotidien par la majorité de la population. Ces violences sociales, ces violences économiques ordinaires qui poussent Ecaterina à s'immoler par le feu dans la mairie de Saint-Denis le 16 février, car elle ne trouve pas de logement décent pour elle et ses enfants.

Qui peut s’indigner de «Bayonne», à grands cris, quand 8 millions de personnes ne se chauffent pas car le gaz ne cesse d’augmenter. Sous l’effet du chômage, de l’austérité salariale, du boom des CDD, de la compression des allocations logement (240 millions d’euros en moins, l’an passé) les expulsions (qui reprennent ce mois-ci !) ont atteint un record en 2009 : 106 938 décisions de justice. Une augmentation de plus d’un tiers en dix ans.

A chaque expulsion, chaque accumulation d’impayés, se jouent en silence des drames inextricables, médiatiquement ignorés. Ces trente dernières années, les sociétés immobilières ont dégagé 340 milliards de surprofits. Où est l’obscénité, l’insupportable ? A Bayonne ? Quand l’Insee recense 2,12 millions de logements vides en 2010 et que les lois de réquisition ne sont pas appliquées ?

La violence, on la trouve sur les chantiers, dans les usines. Chaque jour, deux salariés meurent d’un accident du tr