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Libération
Récit

D’Ouvéa à Nanterre, quand la violence bouscule l’élection

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Les présidentielles ont fréquemment été marquées par des événements dramatiques.
publié le 20 mars 2012 à 0h00

Un événement dramatique, à un mois du premier tour, peut-il avoir un impact sur l’élection présidentielle ? Difficile, même rétrospectivement, d’apporter une réponse. Tout au plus peut-on se poser la question de l’exploitation politique par l’un ou l’autre camp d’un fait divers ou d’une affaire.

La première élection au suffrage universel direct d'un président de la République de la Ve République, en décembre 1965 avait été précédée le 29 octobre par l'enlèvement de Mehdi ben Barka, leader de l'opposition marocaine. Il ne semble pas que cela ait influé sur la réélection du général de Gaulle.

Quinze ans plus tard, le 3 octobre 1980, une bombe explose devant la synagogue de la rue Copernic, faisant quatre morts et trente blessés. C'était six mois avant l'élection présidentielle qui verra la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981, et la polémique politique est surtout née des propos douteux du Premier ministre de l'époque, Raymond Barre, condamnant «un attentat odieux qui voulait frapper les israélites» et qui a aussi «frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic».

Carnage. Mais c'est surtout quand le drame survient dans les tout derniers jours de la campagne que la question de l'impact électoral peut se poser. Ce fut le cas avec la grotte d'Ouvéa. Le 22 avril 1988, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, le bout du monde fait irruption dans les débats. A Ouvéa, dans l'archipel de Nouvelle-Ca