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Libération
EDITORIAL

La folie des hommes

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publié le 21 mars 2012 à 0h00

S'en tenir au deuil, participer à l'élan républicain, reconnaître son effarement devant l'infini possible de la folie des hommes, il n'est d'autres impératifs catégoriques après le drame de Toulouse. Chacun pressent pourtant la fragilité d'une «trêve» décrétée par la plupart des candidats, comme si elle n'était qu'un prolongement de la politique par d'autres moyens. Les uns se drapent dans une posture d'hyperprésident, tout à leur représentation, d'autres brûlent d'impatience de revenir aux joutes de la campagne, et quelques-uns ont pu laisser entendre qu'un «climat» ou des «mots» auraient pu fabriquer l'infernale mécanique de ce fait divers. Ces derniers commettent l'erreur la plus grave, une faute même. C'est le président du Crif, Richard Prasquier, qui, brutalement accroché au réel, l'a dit avec la force de l'indignation : «L'homme qui a tiré un gosse par les cheveux pour lui loger une balle dans la tête ne l'a pas fait parce qu'il a entendu telle ou telle remarque au sujet de l'abattement rituel !» Il n'est en effet ni sérieux, ni digne de lier les drames de Toulouse et Montauban avec les poussées de fièvre de la société française.

Passé le temps du deuil, chacun pourra reprendre le débat critique, indispensable à maints égards, sur les accrocs aux principes républicains constatés lors du mandat de Nicolas Sarkozy. La vérité impose de dire aujourd’hui dans la clarté que ces problèmes se posaient avant et après Toulouse et Montauban. Exactement d