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Libération

Une campagne suspendue... en façade

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Entre décence et impatience, les candidats s'adaptent à la situation. Sans filet.
publié le 21 mars 2012 à 0h00

La «trêve» est fragile. Derrière les appels à l'unité et les mines de circonstance, l'envie de reprendre au plus vite le fil de la campagne est patente. Les deux principaux candidats, Nicolas Sarkozy (lire page 3) et François Hollande, se drapent dans la posture présidentielle. Ils n'ont pas grand-chose à perdre dans cette pause. C'est moins le cas pour François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon pour qui chaque jour de campagne est précieux. Pas question pour eux de se laisser enfermer dans la logique d'union nationale qui sert d'abord les intérêts des deux «grands». Le président du Modem (lire ci-contre) a ainsi très vite brisé le consensus général en jugeant que la tuerie de Toulouse trouvait son origine dans «l'état d'une société […] malade de ses divisions» attisées par certains responsables politiques qui stigmatisent, «montrent du doigt», pointent «des origines» et font finalement «flamber les passions». Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui est pourtant l'un de ses amis, lui a répondu hier très sèchement : «N'ajoutons pas l'ignoble à l'horrible.»

Contrepoint. De son côté, Jean-Luc Mélenchon continue sa campagne. Après avoir défilé hier à Paris entre République et Bastille en hommage aux victimes de Toulouse, le candidat Front de gauche a maintenu son déplacement à Massy organisé par la CGT de la RATP. Gare du Nord, caméras et micros sous le nez, il a insisté : «Poursuivre la