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chronique

«Quand j'ai vu qu'il s'appelait Mohamed, j'ai eu un choc»

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La Présidentielle 2012 vu de..dossier
«Vu de» la Goutte-d'Or. Moussa Niambélé, président de l'association des musulmans de l'ouverture, s'inquiète des répercussions de l'affaire de Toulouse, après la mort de Mohamed Merah.
La goutte d'Or en novembre 2011 (Photos Bruno Charoy pour Libération)
publié le 22 mars 2012 à 15h19

Pendant toute la campagne, «Libération» s'invite dans le quartier parisien de la Goutte-d'Or. Portraits

Dans la rue Stephenson, la voix de Nicolas Sarkozy s'échappe d'un bureau au rez de chaussée. Trois hommes, l'oeil rivé à une petite télé antique, ont suspendu leur stylo. Le président annonce la mort de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse et Montauban. Ils approuvent de la tête.

Ce jeudi, comme les autres jours, la Goutte d'Or vibre à son propre rythme. Sonnée parfois, par les échos de l'actualité. Dans la rue d'à côté, après l'heure de la prière, on retrouve Moussa Niambélé, le président de l'association des musulmans de l'ouverture. Le mot n'a pas été choisi au hasard. Il est installé rue Laghouat, à quelques mètres de la mosquée Al Fath, dans le local de l'association. Ouvert sur la rue et sur l'extérieur. C'est presque une devise.

En costume, l'air posé, il parle des évènements de Toulouse. Sur le bureau, un journal gratuit est ouvert sur une photo du tueur. «Quand j'ai vu qu'il s'appelait Mohamed, j'ai eu un choc», confie Moussa Niambélé.

«J'ai eu peur», poursuit-il. Et après je me suis dit, «les gens en France ne sont pas si bêtes. Est ce que j'ai eu raison?  L'avenir nous le dira.»

Lui veut parler de «rapprochement», de «lutte contre les communautarismes», d'un «islam de tolérance» fait «d'amour du prochain.» L'association fait des réunions d'information le samedi sur le projet d'ouverture d'