Des adversaires politiques et un ennemi intérieur. Nicolas Sarkozy va désormais ignorer les premiers pour se concentrer sur le second. Il lui a donné un nom: le fondamentalisme. En quelques heures, le «président protecteur» a totalement redessiné sa campagne. Exit, la crise avec ses questions économiques et sociales! Adieu bilan... Il importe de déplacer pour un mois tout le débat présidentiel sur un seul sujet: la sécurité. Avec en creux, la «menace islamiste», donc l'immigration et la petite musique de fond sur la viande halal.
Le candidat Sarkozy adore avoir la main. Lui et ses proches ont souvent évoqué la réélection de George W. Bush en 2004, longtemps donné battu par John Kerry avant de s'imposer au finish. Mal à l'aise dans une campagne où il semblait avancer sans savoir comment éviter la défaite, voilà le candidat UMP qui se redéploie en jouant à plein des attributs de sa fonction et avec une «guerre» à mener. Elle n'est pas extérieure comme Bush et l'Irak mais intérieure avec la lutte contre le fondamentalisme. Président au-dessus de la mêlée, il est allé serrer la main de tous ses adversaires lors de la cérémonie d'hommage aux militaires à Montauban. Il a aussi multiplié les appels à l'unité et au rassemblement de la Nation en s'en posant en garant. Sans oublier de mettre en garde contre les amalgames avec «nos compatriotes musulmans qui n'ont rien à voir avec les motivations folles d'un terroriste». Aucune faute donc durant cet épisode qui doit lui permettre de pos