Le 20 mars, le calcul du temps de parole des candidats à la présidentielle s'est transformé en merdier. Avec la tuerie de Toulouse, le merdier est devenu velu.
Depuis mardi, les télés et radios sont tenues d'appliquer une stricte égalité de temps de parole entre chacun des dix aspirants à l'Elysée accordant, et il semble que ce soit scandaleux pour les médias audiovisuels, un crachoir de dimensions identiques à Nicolas Sarkozy et Nathalie Arthaud. Si Sarkozy parle 30 minutes, Poutou, Cheminade, Dupont-Aignan, Hollande et toute la joyeuse bande devront s'exprimer 30 minutes itou.
Lundi, à 15h15, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) communique: les propos qui «se rapportent aux événement tragiques» ne sont pas décomptés, et ce, pour les journées de lundi et mardi. Simultanément, de toutes parts, les candidats annoncent la «suspension» de la campagne. Bon.
Nous voilà tous suspendus. Suspendus en une pause soudaine dans la symphonie politique. Suspendus à partir de mercredi matin à l'interminable siège de l'appartement de Mohamed Merah. Mais à se suspendre ainsi, les crampes arrivent vite; ça démange, ça tiraille. Mercredi matin, Marine Le Pen, se rapportant aux événements tragiques comme on dit au CSA, chuchote à nos oreilles traumatisées l'idée d'un réferendum sur la peine de mort. Pas décompté sur son temps de parole, alors? Le CSA en remet donc une louche dans l'après-midi, prolongeant sa suspension de temps de parole liée aux tueries de Toulouse et Mon