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Libération
Portrait

Amateur de chasse et de «sloop»

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Propriété en Sologne, yacht, carte de membre au Jockey Club : Patrice de Maistre tient son rang.
publié le 24 mars 2012 à 0h00

Jusqu’aux enregistrements pirates révélés en 2010, le nom de Maistre n’évoquait que le penseur de la contre-révolution, le comte Joseph de Maistre, mort en 1821. Depuis deux ans, ce patronyme est devenu synonyme de scandale politicofinancier. Et maintenant de détenu. Quelle déchéance ! La faute en revient à Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de la fortune des Bettencourt, l’un des personnages principaux de l’affaire.

Cet aristocrate aux vestes en tweed, membre du Jockey Club et aux loisirs de classe (golf, chasse et voile), n’a pourtant pas le profil du délinquant ordinaire. Marié en secondes noces avec la première femme de Bernard Arnault, Patrice de Maistre possède une propriété en Sologne et un garde-chasse qui veille sur le gibier qu’il vient traquer le week-end.

Fusion. Quand il entre dans la maison Bettencourt, au début des années 2000, l'homme a 52 ans, et une vie professionnelle bien remplie. Ex-dirigeant d'un cabinet d'audit indépendant, qu'il a fait fusionner avec l'américain Deloitte, il est l'auditeur de L'Oréal. Il a aussi fait des affaires dans la finance, et sur le territoire africain. Sa première femme est la fille de Roland Bru, un représentant éminent de la Françafrique au Gabon. Et il a été l'expert-comptable de la BGFI Bank, un établissement lié au clan Bongo.

En 2001, il démissionne de Deloitte et se met à son compte, en créant sa société, Eugénia, du nom de sa fille. Il commence à travailler pour Liliane Bettencourt. Petit à petit, il