C’est l’autre couple franco-allemand, celui formé par le Parti socialiste et le Sozialdemokratische Partei Deutschlands, qui n’ont jamais été aussi proches depuis trente ans. Première interview commune de François Hollande et Sigmar Gabriel, président du SPD, donnée le 16 mars.
Le terme «Merkozy» est à la mode ; que pensez-vous de «Gablande» ou «Horiel» ?
François Hollande : Je n'approuve pas cette façon de fusionner les patronymes. Pour moi, l'amitié ne signifie pas la fusion de deux individus en une créature hybride qui décide ensuite du destin de l'Europe. Etre amis, c'est travailler ensemble sur certains principes politiques. Chacun doit garder son identité, il ne doit pas y avoir de confusion.
Sigmar Gabriel : Ces créations linguistiques ne résistent pas à l'épreuve des faits. Je n'imagine pas une seconde que Mme Merkel approuve les sentiments anti-européens que M. Sarkozy est en train de propager. Il serait intéressant d'entendre ce qu'elle aurait à dire, si elle venait en France, de la sortie de l'espace Schengen annoncée par le président Sarkozy ou de ses idées protectionnistes.
Pourriez-vous nous expliquer comment chacun de vous a découvert le pays de l’autre ?
F.H. : Mes parents ont connu la Seconde Guerre mondiale et mes grands-parents la première. Je suis donc un enfant de ces deux guerres. Ma famille ne m'a pourtant jamais transmis le moindre sentiment anti-allemand. J'ai appris l'allemand au lycée. Il n'en reste malheureusement pas grand-chose, mais il faut bien reconnaître que l'Allemagne n'y est pour rien, c'est entièrement de ma faute. Je me suis rendu plusieur