Au Zénith de Paris, ils étaient hier près de 6 000pour acclamer François Bayrou. Qui, en dépit des inquiétants présages des sondages, a martelé qu'il n'envisageait qu'une seule hypothèse : au soir du 22 avril, il se qualifiera pour le second tour et les Français feront de lui, le 7 mai, «le président de l'espoir».
«Visages». En coulisses, ses lieutenants reconnaissent qu'il faudrait, pour que ce rêve se réalise, qu'un des deux favoris «dévisse». En attendant, le centriste dit sa fierté de «boursier de la République», élevé par une mère qui se contentait d'une pension de 668 euros. «Les retraités agricoles, pour moi, ce ne sont pas des dossiers, ce sont des visages», a-t-il souligné, avant de corriger le faux pas de la semaine dernière : sa mise en cause de «ceux qui font flamber les passions», au lendemain du massacre de Toulouse, jugée «ignoble» par son ami Alain Juppé. Hier, Bayrou a soutenu que la République avait «des questions à se poser», puisqu'elle a laissé un «désaxé» se constituer un arsenal d'armes de guerre.
Dans son long «discours d'espoir», le candidat centriste a pris soin d'alterner les critiques. Un coup contre Hollande et ses «sornettes» sur les 60 000 postes dans l'Education, un coup contre Sarkozy, qui n'a rien fait contre «les dérives du financement de la vie publique».
«Surenchère». Le changement serait «impossible»