C'est un vieux paysan corse au visage buriné par le vent que François Hollande rencontre hier matin sur le marché de Bastia. En quelques mots, il résume l'enjeu des quatre dernières semaines de campagne pour le socialiste. «Monsieur Hollande, il faut penser aux gens comme nous. Nous touchons 700 euros par mois. C'est ça qui est important, parce que je meurs de faim, on meurt de faim», assure ce retraité derrière son stand de fraises. «Je n'oublierai pas», lui promet le député de Corrèze. «L'agenda, c'est nous qui le fixons, assure-t-il quelques minutes tard. La droite se prétend protectrice. Mais de qui ? De quoi ? Du chômage, de l'austérité, de l'accroissement des inégalités ?»
Piège. Une semaine après ce qu'il nomme «l'attentat terroriste» de Toulouse, le voilà confronté à un nouveau défi. Comment, quand la droite fignole ce qu'elle pense être le piège ultime contre la gauche - la sécurité -, replacer au centre du jeu ses propositions économiques et sociales, son cœur de métier ? Et ce alors que Nicolas Sarkozy «donne le sentiment de vouloir utiliser [ce drame]», juge le socialiste. Le président-candidat «veut être sur ce terrain-là, il le sera. Mais ce ne sera pas le seul terrain», martèle Hollande. Ce week-end, il a rôdé une nouvelle déclinaison de son slogan :«Le changement, c'est maintenant» est devenu, lors d'un meeting sur la place des Palmiers d'Ajaccio, «l'espoir, c'est main