En meeting à Besançon fin janvier, Jean-Luc Mélenchon boucle sa deuxième offensive de campagne contre le Front national et Marine Le Pen : «Son père combattait la bande des quatre. Elle, elle y participe», lance-t-il alors. A un mois de l'élection, il s'est invité dans le club des cinq qui comptent et se félicite des résultats de ses attaques anti-FN: «Les circonstances semblent dire que le Front de gauche aurait atteint cet objectif merveilleux d'avoir ridiculisé le Front national», s'est-il moqué hier à la Réunion.
Tout le monde s'intéresse à Mélenchon ? «Il n'y a rien de plus fragile qu'une mode, défend-t-il. Notre affaire n'est pas un champignon, ça s'est construit progressivement.» Le candidat du Front de gauche s'appuie sur ses qualités de tribun et de bateleur médiatique, mais aussi sur une armée militante surmotivée et ravie de retrouver l'ambiance de 2005 lors de la campagne contre la Constitution européenne.
Rouge et vert. En cachant ses attaques contre François Hollande derrière celles, plus nombreuses et plus virulentes, contre Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a fait coup double : faire le plein chez les communistes et les électeurs sensibles aux accents anticapitalistes et aux refrains antifascistes ; convaincre les électeurs socialistes et écologistes qu'il fait le boulot contre le FN et qu'ils peuvent utiliser un bulletin Mélenchon pour obliger Hollande à mettre du rouge et du vert dans ses propositions. Résu