Le 18 janvier, l'hebdomadaire l'Express affiche en une, à gauche François Bayrou, à droite Marine Le Pen. En titre : «Et si c'était eux ?» Le candidat du Modem vient de réaliser une percée dans les sondages. En un mois, il a doublé ses scores et atteint 12-14%. Celle du FN, bien installée au-dessus de la ligne de flottaison des 15%, continue de progresser quand Nicolas Sarkozy s'enfonce dangereusement.

Ce même 18 janvier, Jean-Luc Mélenchon est en déplacement à Metz. Prêt à lancer son «opération de nettoyage» anti-FN, il ironise sur le «couvert dressé» par les médias aux «quatre Dalton de l'austérité» que sont Hollande, Sarkozy, Le Pen et Bayrou. Mélenchon est aussi en progression dans les sondages. Mais avec 8%, il est encore loin du quarté de tête. «Cette scène va se décanter», annonce le candidat du Front de gauche, sourire en coin, avant de monter sur scène.

Deux mois plus tard, changement de paysage. Jean-Luc Mélenchon a percé le plafond des 10% pour venir disputer la troisième place de cette élection à Bayrou et Le Pen. Le premier stagne dans les sondages. La seconde baisse au profit d’un Nicolas Sarkozy officiellement candidat. La semaine dernière, trois sondages ont donné Le Pen, Bayrou et Mélenchon faisant jeu égal. Pour l’Ifop et le CSA, la représentante du FN est toujours en tête (16% chez les premiers, 13,5% chez les seconds) devant Bayrou et Mélenchon à égalité (12% et 13%). L’ordre change chez BVA : l’ex-socialiste mon