Ala sortie de son meeting de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), samedi soir, Nicolas Sarkozy vient échanger quelques mots avec le petit groupe de journalistes présents. Il a dénoué la cravate. Il vient prendre le pouls de ses suiveurs. Serrer les mains. Guetter dans le regard un éventuel changement de statut : d’outsider, serait-il en train de glisser vers celui de favori ? Au journaliste de Libération, c’est, depuis dix jours, toujours la même question : «Ça va, vous ?» Sous-entendu, «parce que moi, ça va».
Brutal. Il est en forme. Il veut que cela se sache. Devant les parrains historiques des Hauts-de-Seine (Charles Pasqua, Patrick Balkany, Patrick Devedjian, et le fiston Jean), il vient de prononcer un discours de candidat. Comprendre : polémique, brutal, toujours sur le fil, à deux doigts du dérapage. Accordant une place de choix à la sécurité, à l'immigration et à la dénonciation de cette Europe «passoire», tombée dans les mains «des bureaucrates». Il a fait huer cette enseignante de Rouen qui avait demandé à ses élèves de respecter une minute de silence après la mort de Mohamed Merah. Et raillé François Hollande qui «oublie de rappeler qu'il n'a voté aucune des lois antiterroristes derrière lesquelles il s'abrite aujourd'hui». «Il peut s'indigner, tergiverser, hésiter, esquiver, finasser, refuser de voter les lois […] qui seront votées si les Français choisissent de me faire confiance», a déclaré le candidat de la majorité.
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