C'est l'un des membres de l'équipe de campagne de François Hollande qui nous avait mis la puce à l'oreille. Mercredi dernier, alors que le siège de Toulouse dure déjà depuis six heures, Vincent Feltesse, le M. Campagne numérique, tweete que le candidat socialiste à l'Elysée sort de sa «War Room» après avoir fait le point sur la situation avec ses proches.
Une «War Room»? Comme un chef d'Etat déjà élu? Sur la forme, sémantiquement, Feltesse se trouve rapidement démenti : il ne s'agissait que d'un «conseil stratégique» de Hollande, l'une des multiples entités du mille-feuille de campagne du PS, qui se réunit tous les mardis et mercredis matins. Mais sur le fond, sans les moyens de l'Etat, comment s'est tenu informé celui qui pourrait être aux commandes dans six semaines?
Depuis lundi et la tuerie devant l'école Ozar Hatorah, Hollande a réglé ses interventions médiatiques avec la plus grande prudence. Parce que ce type de situation de traumatisme national est ultra-sensible. Mais aussi parce qu'il disposait de peu d'informations sur l'évolution de l'enquête: rien venant des canaux officiels et ministériels. Et, au départ, pas grand-chose venant de contacts et de réseaux entretenus par les socialistes au sein de la police.
Hollande voit dans ce silence radio des autorités une illustration de la «méthode Sarkozy» qui, sauf au tout début de son quinquennat, «ne nous a jamais tenus informé de rien sur tous les grands sujets depuis cinq ans». Il n'y a pas eu de consultations des partis