G.F. : Je n’ai entendu aucun politique prononcer le mot création dans ses discours de campagne et donc s’engager pour une réelle politique en faveur de celle-ci. Quelle place lui donnez-vous dans votre projet culture, quelles aides et quels financements allez-vous lui apporter pour que l’artiste puisse créer dans de bonnes conditions ?

A.F. : La création est toujours subversive puisqu'elle fait irruption dans l'ordre établi des choses pour les éclairer d'un jour nouveau. C'est une «découpe du réel», selon le philosophe Jacques Rancière, qui rend visible ce qui ne l'était pas. La difficulté de la politique culturelle, c'est donc de rendre possible l'émergence de la création sans jamais chercher à la domestiquer. Comme il n'y a pas de création sans créateurs, le PS a formulé des propositions sur la protection sociale des auteurs, l'élargissement des obligations de financement des chaînes de télé à l'écriture et au développement d'œuvres, la sécurisation budgétaire pluriannuelle du spectacle vivant, le soutien aux maisons de pratiques artistiques amateur, la facilitation de la venue des artistes étrangers en France… Sa priorité à l'éducation artistique permettra la rencontre des jeunes avec les créateurs et avec le processus de création. C'est en formant le public que l'on crée la possibilité d'une création exigeante demain. L'éducation populaire est essentielle. La culture n'est pas un luxe, ni un supplément d'âme. C'est la capacité à