Menu
Libération

La culture, une friche pour la gauche

Article réservé aux abonnés
Au terme de cinq ans de sarkozysme, le secteur reste en chantier. Qu’attendre d’une alternance ?
François Hollande, le 18 mars 2012 à Paris lors d'un meeting au Cirque d'Hiver à Paris consacré à la culture. (Photo Christophe Ena. AFP)
publié le 27 mars 2012 à 0h00

Il n’y aura donc pas eu de «sarkozysme culturel». Oxymore mort-né dès la lettre de mission que le Président sitôt élu fit parvenir, par l’entremise de sa directrice de cabinet, Emmanuelle Mignon - bientôt en mission chez Besson (Luc) -, à sa ministre Christine Albanel - bientôt abonnée aux contenus chez Orange. Une lettre jugée alors inquiétante par les professionnels du secteur culturel même si, sachons aussi le reconnaître, elle osait parfois de bonnes questions, sur l’échec relatif de la démocratisation notamment.

Cinq ans plus tard, nous attendons toujours les réponses, et seul Nicolas Sarkozy se retrouve in fine légèrement verni, ayant peu à peu appris à mieux traiter les princesses (de Clèves ou d’ailleurs) et à révérer l’œuvre austère, si peu bling, de Carl Dreyer. A l’orée d’une possible alternance qui se traduirait par la mise en œuvre d’une nouvelle politique socialiste de la culture, la campagne présidentielle aurait pu être l’occasion de voir poindre non seulement lesdites réponses, mais surtout, puisque le monde change si vite en ces univers, de nouvelles questions.

Industries. Las, le numérique a tout écrasé sur son passage, au point qu'un affreux méchant acronyme - Hadopi - prétend désormais à lui seul résumer l'ensemble du débat de politique culturelle. D'où l'agacement palpable des milieux concernés, en particulier du côté du spectacle vivant (lire ci-contre) qui longtemps offrit le prisme à travers lequel était élaborée presque toute