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Libération
CHRONIQUE-FICTION

Le jour où... Joly dira (ou pas) quel candidat a armé Merah

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Tous les mardis pendant la campagne électorale, Luc Le Vaillant réinvente la politique dans une chronique d'anticipation.
publié le 27 mars 2012 à 12h16

On est le vendredi 20 avril 2012 et Eva Joly n'arrive pas à trouver le
sommeil. Elle tourne et vire sur son Dunlopillo et elle a même failli en écraser ses fameuses lunettes rouges.

Ne croyez pas qu'elle s'inquiète des résultats d'un premier tour qu'on lui prédit peu flambant.

Elle s'est fait une raison. Ce pays, son pays, est statufié dans ses angoisses. Il veut qu'on flatte ses peurs ou qu'on lui injecte du tranxène. Il refuse de réfléchir à un autre type de croissance, il s'inquiète de toute réforme structurelle qui pourrait modifier une donne déliquescente, il préfère conserver l'existant que risquer le pari pascalien du chamboule-tout.

Et quand elle plaide pour le droit de mourir dans la dignité ou la non pénalisation des clients de prostituées, le moralisme ambiant lui vole dans les plumes.

Non, non, si la candidate écolo compte les moutons depuis un mois, c'est qu'elle est en proie à un cas de conscience douloureux.

Mi-mars, à Toulouse et Montauban, Mohamed Merah commet l'irréparable.

Sous les sunlights, Eva Joly fait parfaitement le job. Cette démocrate, soucieuse de la séparation des pouvoirs et de la défense des libertés, pointe l'instrumentation du drame par le ministre de l'Intérieur et l'accaparement des informations par les responsables policiers proches du pouvoir.

Elle estime également que le renseignement intérieur a failli en n'exploitant pas les éléments qui permettaient de mettre hors d'état de nuire le tueur. Pour faire bon poids, tout à s