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WIlliam Taylor. Avocat de DSK aux Etats-Unis, ce pénaliste rigoureux, discret et stratège reprend du service dans l’action au civil.
William Taylor le 23 août 2011 à New York. (Photo Spencer Platt. AFP)
publié le 27 mars 2012 à 0h00

William Taylor cherche une cravate. C'est un détail, mais pas vraiment. Il dit qu'il doit faire sérieux sur la photo. Alors il demande à un collaborateur de lui prêter la sienne. «Les petites choses sont importantes», souffle-t-il. Il reçoit dans son bureau de Washington, fidèle à son image. Celle d'un pénaliste pragmatique et méticuleux, avare de déclarations. En mai 2011, avec son collègue new-yorkais Ben Brafman, il est soudain devenu «l'avocat de DSK».

A 67 ans, Taylor est un vétéran du barreau mais il se souvient qu'il n'avait «jamais vu autant de journalistes». Et puis est venu le 23 août, avec l'abandon des charges d'agression sexuelle portées contre Dominique Strauss-Kahn. Taylor pourrait en tirer une certaine gloire mais il préfère souligner que «les avocats de la défense ne méritent pas vraiment d'être félicités. La vérité, c'est que le bureau du procureur Cyrus Vance s'est interrogé sur la crédibilité de la plaignante, même si on l'a un peu aidé».

Six mois après, Bill Taylor (personne ne l'appelle William) reprend du service dans le Bronx pour défendre DSK dans le procès au civil déclenché par Nafissatou Diallo, qui maintient sa version et réclame des dommages et intérêts. On lui demande quel est son état d'esprit. Il réplique du tac au tac qu'il est actuellement sur un autre dossier et qu'il se souciera de l'affaire en temps voulu. Il ne faut surtout pas y voir de la nonchalance. Plutôt une préparation poussée à l'extrême. «N