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Libération
TRIBUNE

Mais qui met le feu à la Cité ?

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par François de Bernard, Philiosophie
publié le 27 mars 2012 à 0h00

L’émotion, aussi vive et justifiée que partagée, ne dispense pas d’une interprétation sans concession. En effet, on ne peut abandonner le monopole des «conclusions» entre les mains des responsables en dernier ressort de la tragédie présente (1).

Qu'est-ce à dire ? Que les artisans du meurtre collectif que l'on nomme des «fous» ou des «terroristes» ont toujours des inspirateurs - et que parmi ces inspirateurs figurent à la première place des politiques en charge, au plus haut niveau des Etats concernés. Or, ces politiques, chefs d'Etat ou de gouvernement, ministres de la police ou de «l'Intérieur», selon les pays, n'ont qu'une obsession : prouver que cela «vient d'ailleurs», que cela n'est «pas de chez nous», que cela «nous est étranger».

Mais, alors que l’on attise les braises sans vergogne depuis cinq années, et avec plus d’obstination encore depuis quelques semaines - tandis que l’on attise la haine de l’autre et de l’étranger sous toutes ses figures, tandis que l’on dénonce à des fins électorales les pratiques culturelles et religieuses de ceux qui ne se conforment pas au paradigme du «français chauvin, raciste et xénophobe», comment s’étonner qu’un assassin poursuive avec ses armes au cœur de la Cité le travail de sape politique, sociale et culturelle qui a détruit la plupart des neurones républicains et humanistes du grand nombre ?

Face aux attentats de Montauban et de Toulouse, la vérité enfouie qui devrait resurgir et cingler le visage des pyromanes du sommet de