Pour la première fois depuis son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy n’a pas joué avec les journalistes. Habituellement, il vient lécher avec gourmandise les micros qui se tendent à lui, pour se prêter au rituel des questions réponses. Il distribue à qui veut l’entendre bons mots, vacheries, compliments et rebuffades.
Hier, à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, près d'Orléans, le président-candidat était avare de confidences. Tendu, il s'est contenté d'un lapidaire «laissons faire la justice» quand on lui a demandé une réaction, suite à la mise en détention de Patrice de Maistre, l'ex-homme de confiance de Liliane Bettencourt, soupçonné d'avoir financé illégalement sa campagne de 2007.
Accord. Pour sa quatrième visite de centrale nucléaire en moins d'un an, Sarkozy est arrivé sans entrain, ni chaleur. L'accueil était poli mais sans enthousiasme.
Devant une centaine d'ouvriers, il a tenu à condamner - une nouvelle fois - l'accord entre les écologistes et le PS sur le nucléaire. «La seule raison c'était de ne pas déplaire à Mme Joly et ses alliés. Cela fait cher le sourire», a-t-il dénoncé. Et d'ajouter : «D'ailleurs, elle-même n'y connaît rien au nucléaire», puisqu'elle confond le nombre de réacteurs (58) avec le nombre de centrales.
Sauf que deux minutes plus tard, Nicolas Sarkozy fait exactement la même erreur déclarant «qu'il n'y a pas eu un problème depuis plusieurs décennies, dans les cinquante-huit cent