«On n'en parle jamais !» Quand on les interroge sur la campagne écologiste et le petit score d'Eva Joly dans les sondages, les proches de François Hollande sont catégoriques : ils ont d'autres chats à fouetter, on verra bien après le 6 mai. La percée de Jean-Luc Mélenchon chatouille bien plus les oreilles socialistes et, surtout, «ce n'est pas à nous de nous enfermer dans une campagne écolo qui ne marche pas», tranche un conseiller.
Tenaille. S'ils visent en priorité les électeurs tentés par le Front de gauche, les appels au vote utile de Hollande ne font rien pour arranger les affaires de Joly. Sauf que c'est avec Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) que le PS a topé un accord électoral en novembre. Qui porte sur 63 circonscriptions, dont 20 à 30 gagnables, et qui risque de connaître de sérieux coups de canif lors des législatives si la candidate écologiste ne bonifie pas son score. Pas question pour nombre de socialistes, chez qui l'accord n'est jamais passé, de laisser leur place à des alliés affaiblis.
Pris en tenaille entre des socialistes récalcitrants et des élus du Front de gauche de plus en plus gourmands, «les écolos craignent des dissidences par dizaines», rapporte un membre de l'équipe socialiste, qui concède qu'«il y aura des endroits où ce sera difficile de tenir les gens du PS» en cas de victoire de Hollande et de crash de Joly. «Il est clair que des candidats communistes ou du Parti de gauche trouveront des