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Libération
Présidentielle 2012

Une mesure, ça se mesure

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«Chaque année, 5 à 6% des bacheliers de chaque lycée doivent se voir proposer une place en prépa s’ils le souhaitent.» Le candidat PS cité par Bruno Julliard, chargé de l’enseignement scolaire dans son équipe de campagne. François Hollande était reçu lundi par le Bondy Blog.
publié le 28 mars 2012 à 0h00

De quoi s’agit-il ?

Longtemps considérée comme un vecteur d’ascension sociale, la classe préparatoire aux grandes écoles (prépa) reproduit aujourd’hui plutôt les inégalités. Parmi les bacheliers généraux avec mention, les enfants de cadres y vont deux fois et demi plus souvent que les enfants d’ouvriers ou d’employés. Il y a aussi des inégalités entre filles et garçons, ces derniers étant surreprésentés à résultat égal, et selon les lycées. De grands établissements de centre-ville envoient un quart de leurs bacheliers en prépa. D’autres plus petits, situés dans des zones rurales ou dans des quartiers défavorisés, ne présentent aucun candidat, les élèves s’autocensurant et estimant que la prépa, ça n’est pas pour eux.

Est-ce une idée nouvelle ?

Absolument pas. Dès 2006, Jacques Chirac s'est inquiété du manque de mixité sociale dans les futures élites françaises. Au lendemain de son élection en 2007, Nicolas Sarkozy a demandé à son ministre de l'Education que «5 % des meilleurs élèves de chaque établissement scolaire puissent rejoindre s'ils le veulent une classe prépa». Des progrès ont été réalisés, notamment avec «les Cordées de la réussite», un dispositif liant des grandes écoles, des universités et des lycées défavorisés ainsi tirés vers le haut. Mais aucune évaluation n'a été faite, et Nicolas Sarkozy s'est assez vite désintéressé du sujet.

Est-ce pertinent ?

C'est difficile d'être contre. Mais au-delà de la querelle sur le nombre de lycées n'envoyant toujours aucun élève en prépa, François Hol