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Territoires de campagne

A Laguiole, l’avenir est dans le terroir

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Fromage, restauration, coutellerie… Dans cette bourgade de l’Aubrac au taux de chômage quasi nul, paysans et industriels développent avec succès une économie identitaire ouverte à la mondialisation.
(Photos Guillaume Riviere pour Libération)
publié le 30 mars 2012 à 0h00

A première vue, rien ne distingue le haut lieu du plateau de l'Aubrac de ces gros bourgs agricoles qui parsèment les somptueux paysages creusés par le relief du flanc sud du Massif central. Avec ses 1 300 habitants, Laguiole appartient à la catégorie a priori peu enviable de ces communes rurales fortement enclavées, à une heure trente de Clermont-Ferrand au nord, et à deux heures de Toulouse au sud, à l'écart de toute autoroute, gare ou aéroport. Un «territoire» on ne peut plus rural, sans grandes ressources mais dont le dynamisme économique contredit l'image de déserts des campagnes hexagonales. «Vous avez là un bassin d'emploi qui rayonne sur une bonne trentaine de kilomètres avec de très belles PME qui attirent du monde de la France entière et s'exportent à des milliers de kilomètres», explique Vincent Alazard, l'heureux maire du village et conseiller général de ce canton de l'Aveyron.

La population, certes vieillissante, ne décline pas, le taux de chômage est à peu près nul à Laguiole, et de 5,68% à l'échelle du département fin 2011 contre 9,8% en France. Et même si les prix de l'immobilier ont un peu monté récemment, il est possible ici de faire bâtir une maison avec deux Smic mensuels. «Les hivers sont rudes mais il y a une grande qualité de vie, résume Claudine Long, une ex-infirmière qui a ouvert des chambres d'hôtes assez haut de gamme dans sa ferme de Moulhac. On n'a ni SDF, ni criminalité, ni misère. Les gens ont du travail, ils se disent qu'i