La France est-elle vraiment en campagne pour l’élection cardinale de la République ? La présidentielle doit être le moment d’un débat national et fondamental, démocratique et critique. Mais la campagne bat la campagne. Il est compréhensible que l’actualité bouscule une élection. Surtout lorsqu’elle est aussi violente et odieuse que la dérive meurtrière de Mohamed Merah. Les candidats à l’Elysée doivent-ils pour autant discuter des déclarations intempestives de son père ou du lieu de ses obsèques ?
Les enquêtes d’opinion montrent que les thèmes dont les Français veulent débattre sont logiquement l’économie, le social, le chômage, l’école.
La sécurité comme l'immigration restent très loin des préoccupations des électeurs. On peut comprendre que Sarkozy, candidat président, ait choisi une stratégie d'évitement. Sa gestion de l'économie est marquée par une hausse du chômage, une stagnation du pouvoir d'achat et une augmentation de la dette. A l'inverse de ses promesses de 2007. La crise, bien sûr, a frappé la France de plein fouet. Mais contrairement aux vœux pieux et aventureux du Président et de ses sycophantes, elle n'est pas finie. Les chiffres sont têtus. C'est sur ce terrain que doivent s'affronter bilans et projets. Il est plus que temps que les candidats, et François Hollande en premier, s'emparent des vrais sujets qui pour les cinq ans à venir pourront changer la vie des électeurs. «L'économie, idiot», répétait Bill Clinton à ceux qui doutaient de l'axe de sa cam