Ce n'était pourtant pas des gauchistes, ni même de jeunes avocats précaires. Cet après-midi, les représentants de plusieurs candidats à la présidentielle planchaient devant les membres de la Conférence des bâtonniers. Et devant cette crème des avocats de province, c'est l'envoyé de Nicolas Sarkozy qui a réveillé la salle: les bâtonniers pestant, levant les yeux au ciel...
C'est Philippe Gosselin, député UMP de la Manche, qui était chargé de représenter le président-candidat. Il a d'abord beaucoup parlé par antiphrases. «Pour Nicolas Sarkozy, soyez sûrs qu'il n'y a aucun doute pour considérer la justice comme un contre-pouvoir», a-t-il curieusement commencé, en appuyant sur les syllabes de «au-cun-doute» – ce qui donnait bien sûr l'impression du contraire. Ou bien: «N'allez pas penser que la droite est en dehors de l'Etat de droit.»
«J'entends ce qui n'est pas des sifflets, mais presque...»
Et puis cette étrange gymnastique, quand il a fallu répondre au président de la Conférence de bâtonniers qui regrettait la «frénésie sécuritaire» du gouvernement et sa propension à faire suivre chaque fait divers d'une loi. «Nous sommes totalement d'accord là-dessus, a répondu Philippe Gosselin. Mais en tant qu'élu, il est difficile de ne pas répondre à l'émotion suscitée par tel ou tel fait divers. J'aimerais vous dire: "Oui, il y a un engagement de notre part à moins légiférer." Mais je ne suis pas sûr qu'on y