La dépouille de Mohamed Merah a finalement été inhumée hier en fin d’après-midi, en catimini, au cimetière de Cornebarrieu (Haute-Garonne), après un drôle d’itinéraire dans Toulouse. Le corps a d’abord quitté la morgue du CHU de Rangueil pour être transporté à l’aéroport de Blagnac, où était attendu le feu vert des autorités algériennes pour embarquement. Mais Alger ne voulant pas de la dépouille, c’est dans un cimetière de l’agglomération que les obsèques devaient alors avoir lieu, hier à 17 heures.
Seulement, trois heures avant la cérémonie, Pierre Cohen, le maire (PS) de Toulouse, a demandé à la préfecture de différer les obsèques et a prié l'Etat de trouver un autre lieu, disant craindre un «tourisme» autour de la tombe. «Il y a du tourisme macabre, il peut y avoir des gens - très peu, heureusement, et surtout à l'étranger - qui le considèrent comme un martyr», a expliqué le maire.
La requête de Pierre Cohen a été rejetée et l'édile a accepté de s'y plier. C'est le représentant de la Grande Mosquée de Paris Abdallah Zekri, en charge de ces obsèques, qui a annoncé, en fin d'après-midi, que la cérémonie aurait bien lieu à Cornebarrieu. Dénonçant au passage le «positionnement électoraliste» du maire de Toulouse… «Mohamed Merah est né ici, il a vécu ici, il est mort ici, a-t-il déclaré. Qu'on l'enterre et qu'on n'en parle plus.» Souhaitant du même coup «mettre fin à la polémique». Ce sont les mêmes mots qu'a employés Nicolas Sarkozy