Menu
Libération
Analyse

Affaire Bettencourt : pour Sarkozy, le silence est d’argent

Article réservé aux abonnés
Maintenu en prison, Patrice de Maistre, homme clé mais maillon faible de l’affaire Woerth-Bettencourt, pourrait-il tout révéler ?
Nicolas Sarzoky ne s'exprime pas sur l'affaire Bettencourt. (Photo Stephane Mahe. Reuters)
publié le 31 mars 2012 à 0h00

Nicolas Sarkozy ne peut plus se contenter de balayer d’un revers de main les soupçons qui pèsent sur le financement de sa campagne de 2007. Son silence ne suffit plus à assurer sa défense. A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, des explications sur ses relations avec la famille Bettencourt sont indispensables. Car tôt ou tard, la justice lui demandera la vérité, mais seulement après la levée de son immunité présidentielle. Au plus fort de la campagne, il ne peut laisser les affaires brouiller le débat et entretenir le fantasme d’un complot ourdi par la coalition d’un juge et du Parti socialiste…

Rude. Le président-candidat doit ces explications parce que jamais depuis le début de son quinquennat, un juge d'instruction ne s'est autant approché de l'Elysée. En plaçant Patrice de Maistre - le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt - en détention provisoire le 22 mars, le juge Gentil a très clairement signifié ses soupçons. Dans son ordonnance, révélée dimanche dernier par le JDD, le magistrat écrit d'ailleurs noir sur blanc qu'il soupçonne de Maistre d'avoir donné des enveloppes de billets à Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, afin de financer la campagne de Sarkozy (lire page 3). Depuis la convocation de Jacques Chirac comme témoin par le juge Eric Halphen en mars 2001, jamais un magistrat n'avait accompli un acte aussi rude à l'encontre d'un président de la République. Interdit de répondre à la justice, Nicolas S