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Analyse

Un tas d’indices, mais manque l’étincelle...

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Le juge Gentil ne peut compter que sur la fin de l’immunité de Sarkozy ou des aveux de De Maistre.
publié le 31 mars 2012 à 0h00

Plus le dossier Bettencourt avance, plus les soupçons de financement illégal de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy prennent corps. L’ensemble des éléments présents dans le dossier judiciaire deviennent en effet de plus en plus gênants pour le chef de l’Etat. Revue de détails.

1. Les témoignages

En charge de l'affaire Bettencourt, le juge Jean-Michel Gentil peut avant tout compter sur le témoignage de Claire Thibout. Entendue le 14 septembre, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt est la première à avoir parlé de financement politique. Interrogée les 5 et 7 juillet 2010 par la Brigade financière, elle expliquait : «Il y avait des enveloppes d'espèces qui étaient remises par M. Bettencourt, ou de temps en temps par Mme Bettencourt, à des politiques.» Mais elle s'était montrée très prudente quant à une implication du chef de l'Etat : «Peut-être que M. Sarkozy faisait partie de ces gens, mais je ne pourrais l'affirmer car je n'étais pas là lors de la distribution des enveloppes.» En revanche, Claire Thibout avait mis en cause avec certitude Patrice de Maistre et Eric Woerth, le trésorier de la campagne de Sarkozy. «M. de Maistre m'a demandé avant les élections présidentielles d'aller lui chercher 150 000 euros à la banque, témoignait-elle. Quand je lui ai demandé pourquoi une telle somme, il m'a répondu qu'il devait organiser un dîner avec M. Woerth pour la lui remettre.» Elle avait ensuite assuré que 50 000 euros seulement avai