«Parler ne fait pas cuire le riz», dit le proverbe mahorais, mais cela peut largement faire bouillir la marmite présidentielle. A 10 000 kilomètres de Paris, en plein océan Indien, François Hollande a prévenu la droite dès son arrivée à Mayotte, qui fêtait ce week-end sa première bougie de 101e département français : «On va taper !» promet le candidat socialiste qui vogue vers Mamoudzou à bord de la barge Djema Selama IV. Suivent trente-neuf heures de visite, six chemises de rechange et quatre meetings, à Mayotte et à la Réunion, où Hollande lâche ses coups contre «le candidat sortant» et bat le rappel contre l'abstention, un «plus grand risque» à ses yeux que la dispersion des voix à gauche. Dans la dernière ligne droite, il traite son adversaire au pire de «chef de clan», au mieux de «grand prometteur». Il s'est trouvé un nouveau gimmick contre un Sarkozy qui multiplie les annonces, quand lui - au nom de la cohérence mais au risque de décevoir - en reste peu ou prou à ses «60 engagements pour la France». Il attaque «l'ardoise magique [que Sarkozy] a griffonnée pendant cinq ans. Et maintenant, il voudrait tirer un trait et que plus rien ne soit inscrit ? C'est trop facile !»
posture. Délivré des retransmissions télévisées de ses discours, qui corsetaient sa bonhomie dans une posture solennelle, François Hollande renoue avec humour et formules. «Il vous demande de