AParis, l'état-major du Modem évoque un «faux plat de la campagne». A Dijon, on attend «le déclic final», accroché au chiffre magique, 70. En pourcentage, l'indice de popularité de François Bayrou, pourtant en cinquième position des intentions de vote, autour de 12% : «Je ne comprends pas… répète en boucle François Deseille, le président de la fédération du Modem de Côte-d'Or. Tout le monde l'aime, François, tout le monde trouve son programme excellent… et personne n'en veut comme président !» Sur le marché des Halles, ce samedi matin, le paradoxe se traduit par beaucoup d'amabilités. «C'est le seul qui ne dit pas de conneries !» dit un passant en empochant le tract du Modem. «Bonne chance !», «courage !» lancent d'autres. Voteront-ils François Bayrou ? «Ah ça… répond le premier, je ne vois pas pourquoi. Il ne peut pas gagner, ça fera comme en 2007, 20% de votants pour rien. Et qu'est-ce qu'il en a fait, de ses voix, depuis cinq ans ?»«A qui va-t-il se vendre au second tour ? demande un autre. A ce niveau-là, on a besoin de savoir.»
L'interrogation revient en boucle, et les porteurs de tracts n'ont pas la réponse : «Ce que fera François n'appartient qu'à lui, on ne sait absolument rien de ses intentions», explique François Deseille, qui préfère cacher sa propre conviction. Danielle, ancienne de l'UDF, conquise par Sarkozy, puis revenue chez les centristes, est désemparé