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Libération
Analyse

Un entre-deux tours en plein brouillard

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Le leader du Modem refuse toute alliance avec Sarkozy, pourtant nécessaire à un groupe parlementaire consistant en juin.
publié le 2 avril 2012 à 0h00

Pour convaincre qu'il fallait le mettre devant Nicolas Sarkozy au premier tour, François Bayrou avait cru trouver l'argument massue : «Je suis le seul à pouvoir battre Hollande au second tour.» L'apôtre d'une «majorité centrale» se définit donc lui-même comme le meilleur candidat anti-PS. Sa qualification au second tour étant hautement improbable, le Béarnais ira-t-il jusqu'à s'allier au sortant pour «battre Hollande» ?«Je ne mettrai pas le bout de l'ongle du petit doigt dans ces spéculations, vous m'entendez ! J'ai assez confiance pour ne pas envisager des hypothèses de cet ordre», protestait samedi Bayrou. Profondément divisés sur la stratégie de second tour, les cadres du Modem n'osent aborder publiquement cette question.

Evidence. Les dirigeants de l'UMP n'ont pas ces pudeurs. Ils veulent croire au ralliement. C'est pour eux une évidence : de Jean Arthuis à Philippe Douste-Blazy, tous les anciens de l'UDF rejoindront Sarkozy, jurent-ils. Même à 10%, Bayrou reste la condition nécessaire, à défaut d'être suffisante, d'une réélection du sortant. «Il représente un courant de pensée proche de celui de la majorité […], je souhaite qu'on ne commette rien d'irréparable pour pouvoir parler ensemble après le premier tour», confiait François Fillon jeudi sur France Inter.

A l'UMP, certains rêvent déjà d'une scène qui verrait Sarkozy et Bayrou côte à côte, proclamant fin avril, sur la même tribune, «l'union nationale»